On s’interroge mutuellement, on échange les expériences et les questionnements mais on reste profondément seule avec cette vie multipliée.
Toute nouvelle vie est subversive. Quelle femme, dans l’attente d’un enfant, n’a pas éprouvé les remugles de l’angoisse : Ai-je bien fait de le concevoir ? Est-ce que tout sera en place ? Comment et qui sera-t-il ? Aura-t-il un cerveau capable de s’insérer dans ce quotidien qu’il n’a pas choisi ? Prendra-t-il sa place sans problème dans ce flux ? Bref, est-ce que tout tournera rond ou carré ?
Pourtant, en l’espace de quelques secondes, une certaine amnésie surviendra dès la naissance : on s’ébaubira alors devant cette toute petite vie posée là après quelques cris indispensables : Il/Elle sera bien sûr le plus beau, le plus fragile, le plus incroyable et l’on aura en tête pour seul désir d’aimer et de protéger car toute nouvelle vie est espérance.